Bathô un concept trop en avance sur son temps
Fin des années 2010 : beaucoup de bateaux de plaisance créés depuis les années 60 sont en fin de vie. Souvent en polyester, une matière composite à base de fibre et résine, ils sont difficilement recyclables et délaissés par leur propriétaire. La seule issue qui se dessine alors pour eux est celle de l’enfouissement ou l’incinération. Et s’il était possible de proposer un autre exutoire ?
Partant de cette interrogation, nous imaginons un projet innovant : rénover et changer l’usage de ces habitacles pour montrer que là ou certains voient le déchet, il est possible d’envisager une nouvelle vie pour un matériau non recyclable. Bathô, naît en 2018 en tant qu’entreprise de l’ESS dédiée à l’upcycling de bateaux de plaisance en salles de réunion, hébergement insolites dans les camping ou encore aires de jeux pour enfants.
Pendant six années, des équipes engagées, matelots à terre, participent à la noble tâche des rénovations pour donner une deuxième vie à des embarcations souvent cinquantenaires et proposer une expérience unique de croisière immobile dans des bateaux aux histoires inoubliables. Notre initiative est saluée par l’APER (filière de traitement de la fin de vie des navires de plaisance), mais aussi par des collectivités, des campings, des entreprises et des clients privés qui étoffent notre carnet de commande. Celui-ci n’est toutefois jamais rempli et nous n’avons jamais été sereins quant à l’équilibre de notre modèle économique.
Aujourd’hui, nous arrivons hélas au constat qu’un modèle économique pérenne n’existe pas actuellement. Il est temps pour nous de faire le bilan : nous sommes au regret d’annoncer que l’entreprise Bathô fermera ses portes et son chantier naval insolite à la fin juin 2024.
De la fin de notre aventure entrepreneuriale, nous tirons un enseignement majeur : malgré l’urgence environnementale et la nécessité de faire émerger une économie durable, il est difficile d’engager les clients à investir dans des produits socialement et écologiquement mieux disants, mais financièrement plus chers. On le perçoit actuellement dans les biens de consommation courante mais la barre est encore plus haute pour les produits upcyclés, souvent plus chers qu’un équivalent neuf car ils nécessitent un important travail de rénovation. Dans notre cas, un Bathô standard représente environ 600 heures de travail, une part de formation et de montée en compétences, et mobilise six corps de métier différents. De ce fait, notre coût unitaire (avec de petites séries, car chaque Bathô est unique) versus un bungalow neuf standard n’a rien à voir.
Nous restons convaincus de la pertinence de notre concept. L’impact écologique d’un Bathô, qui utilise à 80% des matières existantes, est quasi nul, contrairement à la plupart des hébergements insolites produits à partir de matières premières vierges. Mais aujourd’hui, le coût environnemental d’un produit neuf n’est jamais pris en compte et nous ne luttons pas à armes égales sur le marché de l’habitat de loisir. Nos compagnons de navigation – clients aussi passionnés que nous, que nous tenons à remercier chaleureusement au passage – sont encore trop rares : notre concept plait unanimement, mais peu s’engagent dans cette aventure circulaire pourtant vertueuse en tellement d’aspects.
Nous le redisons à tous : oui, il faut soutenir les structures d’économie circulaire qui sont l’avenir de notre pays au risque de les voir disparaitre. Le développement de la réparation et du réemploi doit occuper une place concrète dans l’économie de demain pour nous permettre de réduire notre impact environnemental. Pour cela il faudra que les achats des particuliers, des collectivités et des entreprises soient orientés et favorisés, vers les produits de l’économie circulaire. Cela peut être incité par plusieurs actes : une information transparente sur les impacts des produits (et les coûts cachés du neuf), une TVA différenciée pour les produits issus du réemploi, etc.
Pour toute information : contact@batho.fr
hébergement INSOLITE
et l’UP-CYCLING de BATEAUX
BATHÔ est un chantier naval très insolite au sud de Nantes qui réemploie des voiliers et vedettes de plaisance en fin de vie pour les transformer en Habitats Insolites sur terre ferme. Notre équipe passionnée modifie et refait à neuf avec soin ces coques qui nous sont données pour le plaisir des propriétaires qui offrent une deuxième vie à leur bateau. L’économie circulaire est en mouvement.
Nos Bathôs deviennent des Hébergements insolites pour les professionnels du tourisme, des gîtes chez les particuliers, des espaces de réunion ou coworking inspirants ou tout autre chose (extension de votre maison, chambre d’amis, espace de travail, refuge d’artiste..
Une solution simple à mettre en œuvre. SANS PERMIS DE CONSTRUIRE
Posé sur un berceau en bois, sans travaux de fondation, c’est une solution alternative économique au bâti. Il peut être raccordé à l’eau et à l’électricité très simplement.
Aucun travaux de fondation n’est nécessaire pour la mise en place de nos Bathôs.
Chaque habitat insolite repose sur un berceau - un Ber - fabriqué en bois et acier, sur mesure, posé au sol et fixé par des vis de fondation dans la terre. Nous acheminons les bateaux sur des camions munis d’une grue. Il faut 1 à 2 journées à nos équipes pour installer le Bathô et sa terrasse. Quand nous repartons, il est prêt à l’emploi.
UNE ÉCONOMIE DE RESSOURCE - La réutilisation
Nous récupérons principalement des bateaux construits dans les années 70 et 80 qui ont écrit parfois les belles pages des navigateurs et des chantiers de plaisance de nos territoires, dont certains sont devenus des leaders mondiaux et installés en Pays de la Loire. Chaque bateau offre un toit, des murs et un plancher qui n’ont pas besoin d’être construits mais seulement repris et rénovés.
BATHO est également une Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale, ancrée dans l’Économie Circulaire. Chaque projet est personnalisé aux goûts et couleurs de son nouveau capitaine.
Nous contacter : contact@batho.fr